Oui, élisez-moi, c’est une évidence. Je ne comprends même pas comment nos élus s’en sortent aussi mal. Bon si, peut-être. Plus intéressés par la politique dans son sens de manœuvres pour se placer dans une situation avantageuses, ils en oublient peut-être la politique dans son sens de choix à faire pour atteindre l’objectif que le peuple attend.
Pour vérifier la théorie qui voudrait que j’ai toutes les solutions, tellement c’est facile, du moment que j’en discute autour d’un verre dans une soirée, je me suis lancé dans Democracy 3.
Democracy 3 est un « jeu tableur », un jeu où l’on manipule des chiffres qui modifient d’autres chiffres. À leur tour, ces chiffres ont une influence sur d’autres. Et au final, le chiffre qui nous intéresse est celui du pourcentage de votant nous réélisant président.
Car c’est ainsi que le jeu commence : vous venez d’être élu à la tête d’un pays. Ce pays est dans un état initial qui dépend du choix que vous faites. Pour ma part, j’ai choisi la France, puisque je connais plutôt bien.
À chaque trimestre, vous avez un certain nombre de points d’action, dépendants de l’efficacité de vos ministres. C’est points vous permettent de faire des choix : créer une nouvelle loi, en ajuster une autre, virer un ministre,…
Chaque modification à une influence sur des indicateurs ainsi que l’appréciation des administrés envers vos choix… et donc de votre personne.
Le jeu se passe dans principalement à étudier les influences.
Chaque année, un petit bilan est présenté. Dans ce bilan peuvent se trouver des questions urgentes sur lesquelles on peut réagir tout de suite, ou encore des événements.
Ainsi, vous pouvez avoir à vous prononcer pour ou contre le mariage pour tous, pour ou contre la législation sur le tabagisme,…
Au niveau des événements, on trouve évidemment la crise mondiale, ou encore des annonces scientifiques sur le réchauffement climatique.
Mine de rien, ce jeu est peut-être un peu pédagogique. On se fait rapidement submerger par le nombre de décisions à prendre, le nombre d’ajustements à faire, cherchant que l’équilibre toujours instable ne s’effondre pas, jusqu’à se poser la question : mais au fait, est-ce que ça vaut vraiment le coup de passer une nouvelle loi ?
Mais puisque les événements surviennent et que rien n’est jamais figé, il faut agir.
Sur l’écran suivant, on peut voir que tout allait bien, que mon économie était florissante, ma dette en baisse, quand tout à coup, l’accident bête : crise mondiale.
Mais quelques décisions courageuses m’ont permis de remettre le pays à flot rapidement. Et ceci en augmentant la qualité de vie de toute le monde.
Certes, les automobilistes me détestaient un peu, les riches étudiants pensaient avoir plus de chance à l’étranger, les entreprises me râlaient de temps en temps dessus.
Mais le pays avait un bon niveau technologique, ses habitants vivaient bien, assez heureux, avec un taux criminel très bas malgré un grand nombre de libertés.
Le jeu vous indique où votre politique se situe, tour par tour.
Forcément, ce compas vous incite à rejouer en partant avec un autre pays, qui démarre dans un autre secteur.
De même, quelques « achievements » poussent à essayer des choses. J’ai pu ainsi débloquer « État sans crime », « Partie unique » (qui se déclenche quand les autres parties n’ont rien à proposer), « Miracle égalitaire » (j’ai réussi la parité !) , « Éradication de la pauvreté ». Oui, j’ai été bon ! Je vous l’ai dit, il faut m’élire !
En tout cas, le peuple virtuel, lui, ne s’y est pas trompé et m’a réélu avec 89% des voix. S’en est presque gênant.
Forcément, dans ce jeu, vous pouvez être probe, vous n’êtes pas sous l’influence de vos potes qui veulent chacun profiter de votre position pour avoir une plus grosse part de gâteau, vous n’avez pas à gérer votre vie privée et l’influence que cela peut avoir sur l’opinion (même si parmi les événement peuvent survenir des attaques personnelles de la presse).
Mais surtout… c’est un jeu. Une simulation sympathique et finalement assez prenante. N’y cherchez pas des graphismes hyper au top, mais juste une interface utilisateur bien faite, lisible. Inutile non plus avec ce jeu de vous battre pour savoir s’il est en 60 ou 30 FPS.
Par contre, à votre prochaine soirée lorsque vous referez le monde en trouvant que les politiques sont vraiment nuls, pourris ou je ne sais quoi d’autre, vous saurez, vous, que vos choix politiques seraient valables. La preuve, vous avez été réélu !